La rentrée ça use énormement... [avec une ou plusieurs personnes]

La journée était ensoleillée et le vent presque imperceptible. Diane était sortie en ville pour se détendre, après la folle journée de rentrée. Quelle journée ! Elle avait bien mérité un peu de repos. La nuit avait aussi été courte, du fait des nombreux élèves venus la chercher pour x ou y problèmes... Mais là était son rôle, et elle aimait jouer à la maman avec eux. Déjà l'année dernière, elle s'était bien amusée ! Elle espérait que les nouveaux lui apporterait aussi beaucoup de bonheur. Mais elle redoutait de recroiser ses anciens collègues... Elle avait redoublé après tout... Un échec cuisant pour elle. Mais qu'y pouvait-elle si elle détestait les armes à feu ? Elle excellait en combat à main nu, maîtrisait son pouvoir quand elle n'était ni énervée, ni triste, ni heureuse, ni surprise, ni... Bon, elle maîtrisait son pouvoir une fois sur deux. Et elle était nulle en SNA. Elle secoua la tête. Il ne fallait pas penser à tout ça ! Cette journée, c'était repos, repos ! Elle avait eu le droit à une dérogation de cours pour se reposer, alors autant en profiter ! Et puis, elle ne croiserait personne de l'école ici.

Elle s'engouffra dans le grand cinéma et s'assit. Elle avait choisit un film d'action bateau, mais qui lui laverait bien le cerveau pour la journée. Et puis, il n'y avait rien d'autre. Elle observa la salle. Des jeunes filles en couples qui gloussaient... Mon dieu... Elle espérait ne jamais devenir ainsi... Même si elle aimerait bien avoir un petit ami, une épaule sur laquelle elle pourrait se lâcher... Il y avait aussi une classe de primaire et des adolescents mangeurs de pop-corns... Du grand classique... Chez elle, elle pouvait voir les films dans une salle de cinéma privée, pour ne pas se mêler à cette populace... Soudain, les lumières s'éteignirent et le film commença...

-Quoi ? C'est mon meilleur ami Michael qui a enlevé la fille de l'oncle du cousin du père de ma mère !

-Non, Saky, ne fais pas ça ! Tu dois respecter les vœux du maître ! La violence ne sert à rien ! Utilise les mots !

-Oh, John, je t'aime !

Bref, c'était nul... Pendant que les maitresses s'activaient pour compter les marmots, que les amoureux finissaient de s'embrasser et que les rares adolescents restant s'en allait en criant combien le film était génial, Diane alla au toilette. Elle se recoiffa et se remaquilla. Elle entendit un bruit suspect dans les toilettes, mais n'y prêta guère d'attention. Elle sortit, salua l'homme qui faisait le ménage et se retrouva finalement dehors. Le soleil l'éblouit. Elle se cacha les yeux quelques instants, se dirigeant vers le grand magasin. Elle parcourut la galerie marchande, entrant dans quelques boutiques pour jeter un coup d’œil ou acheter quelque chose. Finalement, elle acheta un livre et un magazine de mode dans une librairie, une nouvelle robe chez le meilleur couturier de la ville et des graines pour Uyu. D'ailleurs, elle ne l'avait pas vu depuis hier. Il devait être reparti à ses occupations de moineaux... Qu'est-ce que ça faisait un moineau toute la journée ? Partie dans ses pensées presque philosophique, elle ne se vit pas entraîner dans la boutique suivante, un magasin de musique.

Elle s'en rendit alors compte et flâna dans les rayons, les paquets à la main. Dans sa robe bleu à dentelle, elle espérait attirer l’œil, mais le vendeur la snoba complétement en passant près d'elle. Pfou... Quel idiot celui-là ! Elle s'engouffra dans un rayon, mais se raviva. En passant la tête, elle avait aperçu un élève de l'école. Mais que faisait-il là ? Elle se redressa, se recoiffa vite fait, vérifia son maquillage et se présenta alors en bout de rayon.

-Dis donc toi ! Tu devrais pas être en cours ?

Akira n’était ce matin pas d’humeur à rester sans bouger. Sans savoir pourquoi, il voulait s’en aller. Peut-être était-ce la journée d’hier qui avait été trop calme. Akira en doutait. Il se rappelait encore l’étrange réaction de Diane et rougit à cette pensée. Assis à une table, il réfléchissait à ce qu’il pourrait bien faire aujourd’hui. Il aurait pu aller un peu partout dans l’académie mais, il connaissait déjà les lieux par cœur. Et puis, il n’avait pas envie de servir de guide ou de secrétaire aux petits nouveaux quémandant sans cesse quelque chose. Il jeta un œil au journal. Un film au cinéma ? Bof, pas terrible… Après mûre réflexion, il préféra sortir en ville sans but précis. Il trouverait bien quelque chose à faire, tout de même.

Akira se baladait dans les rues flânant, de-ci, de-là… Il disait bonjour à tout le monde, car il était d’humeur assez joyeuse au-vu du temps. Un magnifique soleil d’hiver irradiait de sa douce chaleur la ville qui s’éveillait. Le jeune homme s’acheta plusieurs revues ainsi que des livres d’approfondissement pour la maîtrise de son pouvoir et de son SNA, un livre de dressage et d’incantations. En effet, il était ambitieux. Il voulait devenir un des Haut-Soukaiens, les plus gradés des Soukaiens, et pourquoi pas, un jour, devenir comme le fut son arrière grand-père, le Maître Soukaien, le plus grand, le plus sage et le plus fort de tous. C’était son but. Détruire les entités, celles qui avaient tué son père et sa mère. Pour cela, il s’entraînait depuis qu’il était enfant.
Il acheta également quelques revues sur les jeux vidéos et en prime, il prit un ou deux DVD. Il espérait que cela serait au goût de son colocataire car ils pourraient le regarder dans la chambre ensemble. Tiens, d’ailleurs, il lui fallait acheter du pop corn…
Tandis qu’il se dirigeait vers l’épicerie, il vit une longue chevelure blanche s’engouffrer dans le magasin juste à côté. Des cheveux qu’il connaissait bien. Pris d’une subite envie de la taquiner, Akira se glissa sournoisement dans le magasin en évitant la présidente. Il marcha malencontreusement sur le pied d’un autre élève, présent dans le magasin. Il ne l’avait pas remarqué et espéra que ce dernier n’allait pas le faire découvrir par Diane.

Pardon, murmura t-il.

puis, arrivé derrière la présidente en toute discrétion, il prit la grosse voix du professeur Okumura, un imitation dont il était d’ailleurs particulièrement fier pour s’être entrainer deux ans durant… (« quelle stupidité, je n’ai pas un voix si grave et si cassée », disait Okumura à chaque fois qu’il l’entendait)

-Dis donc toi ! Tu devrais pas être en cours ?

Diane se retourna en entendant la voix dans son dos. Et qu'elle ne fut pas sa surprise en découvrant cet idiot d'Akira. Mais c'était une réunion ou quoi ? Pourquoi tant d'élèves étaient-ils là ? N'y-avait-il donc pas cours ? Laissant l'autre élève qu'elle avait perçue, elle sourit. Pas d'un gentil sourire, mais d'un sourire narquois. Elle avait l'avantage, et elle allait bien s'amuser.

-Non.

Akira pâlit. Diane réfrénait un fou rire. Quel jouissance !

-Non. En tant que Présidente des Elèves, et vu le travail que j'ai fourni hier jusque à tard dans la nuit, j'ai une dérogation de cours pour aujourd'hui. J'ai totalement le droit d'être ici ! Par contre toi... J'en doute fort. Ais-je raison ?

Elle s'approcha de lui en riant. Elle prenait son air supérieur, droite comme un piquet. La poitrine gonflait, rien ne pouvait lui résister. Elle avait les tous pouvoirs sur lui pour quelques minutes. Et c'était vraiment jouissif !

Mais elle se souvint de la veille. Il n'avait pas été si méchant... Lui faire payer quoi ? Il séchait tout le temps de toute façon. Et puis, c'était la rentrée, elle pouvait bien être sympathique au moins le premier jour.

-Bon, allez... Je dirais rien à Okimura... Mais qu'est-ce que tu fais là au fait ? Des achats on dirait... T'as acheté quoi ? dit-elle en tendant les bras vers les paquets qu'elle arracha à son jeune collègue. Voyons voir ça...

Elle s'était complètement appropriée les paquets. Elle avait l'habitude d'avoir ce qu'elle voulait, quand elle voulait, alors cela ne lui semblait aucunement étrange de piquer des paquets ainsi. Elle sortit du magasin et inspecta les paquets. Pas de porno... Zut, elle aurait pu l'épingler... Le jeune homme l'avait suivit et elle lui rendit tout son bazar.

-Pfou, t'es pas normal... A ton âge, on achète pas ce genre de truc, on achète du porno... J'aurais pu t'épingler, c'est pas drôle...

Son ventre choisit ce moment pour gargouiller. Elle posa sa main dessus et comprit le message. Elle avait à peine déjeuner ce matin. Maintenant, il était temps de prendre un petit goûter !

-Bon, ça te dit une glace ? Tant que t'es là, je peux te l'offrir. Vu les habits, tu ne dois pas avoir beaucoup d'argent... Au lieu de t'acheter ça, achète des vêtements neufs... Ou d'occaz' si t'as pas assez, mais quelque chose de pas trop sale... Alala, la populace...

Akira regarda la feuille que Diane lui tendait. Il se sentit subitement mal…

-Non. En tant que Présidente des Elèves, et vu le travail que j'ai fourni hier jusque à tard dans la nuit, j'ai une dérogation de cours pour aujourd'hui. J'ai totalement le droit d'être ici ! Par contre toi... J'en doute fort. Ai-je raison ?

Quoi ??? elle n’allait tout de même pas le balancer ! C’était vraiment injuste. Peut-être aurait-il du postuler pour devenir président… Il paniqua. Déjà que Okumura ne l’aimait pas. Bien spur il séchait déjà de temps en temps, mais le premier jour de la rentrée, le professeur sadique ne le lui pardonnerait pas. Il regarda férocement Diane qui avait un petit sourire victorieux. Elle était apparemment redevenue la même qu’avant. Akira se renfrogna un peu : * comment as-tu pu penser qu’elle avait changé… fidèle à elle-même, elle reste hautaine et méprisante. * Il ouvrit la bouche pour protester mais la présidente le coupa.

-Bon, allez... Je dirais rien à Okimura... Mais qu'est-ce que tu fais là au fait ? Des achats on dirait... T'as acheté quoi ? Voyons voir ça...

Les paquets que le jeune homme tenait furent arrachés de ses mains.

- hé fais attention !

La fille aux cheveux blancs ne fit pas attention à lui.

* bon dieu, quelle fille agaçante… et capricieuse…*

- Tu sais au lieu de forcer les gens, tu peux demander aussi, ça marche pas mal quand tu le fais gentiment et poliment du style : « Je peux voir ce que tu as acheté s’il te plait ? »
Hé ho, tu m’écoutes ??
Mais Diane ne semblait pas vraiment l’avoir entendu.

-Pfou, t'es pas normal... A ton âge, on achète pas ce genre de truc, on achète du porno... J'aurais pu t'épingler, c'est pas drôle...

Il la regarda, consterné.

-Tu ne penses vraiment qu’à me faire punir… Tu sais, il existe d’autres passe-temps hautement plus intéressant. Et puis ce que j’achète ne te regarde pas !

Il lui arracha les paquets des mains. Un affreux grognement se fit entendre. Akira chercha sa provenance. Voyant son interlocutrice se masser le ventre, il se retint d’éclater de rire. Un grand sourire un peu ironique se dessina sur ses lèvres. Diane le regarda.

-Bon, ça te dit une glace ? Tant que t'es là, je peux te l'offrir. Vu les habits, tu ne dois pas avoir beaucoup d'argent... Au lieu de t'acheter ça, achète des vêtements neufs... Ou d'occaz' si t'as pas assez, mais quelque chose de pas trop sale... Alala, la populace...

Akira perdit son sourire. A chaque fois, c’était la même chose. Elle te disait quelque chose de simpa et à la suite, elle se sentait obligée de sortir une vacherie. Il la regarda déçu et vexé.

- dis c’est un code d’honneur de te moquer ou de dire un truc méchant chaque fois que tu ouvres la bouche ? Parce que franchement, on dirait… Enfin bon si la populace n’était pas là, ton cher papa n’aurait personne à diriger et donc adieu tout ton petit fric. Alors miss je-prend-tout-le-monde-de-haut, je pense que tu devrais revoir ta manière d’agir. Je veux bien me rigoler un peu mais pas au point de me laisser rabaisser tout le temps. C’est vexant à la fin.
Et décevant de ta part. On aurait pu penser que tu aurais un peu plus de jugeote mais en fait t’es une aristo snob et idiote, un peu comme ton père… Mais je te rappelle que t’es logée à la même enseigne que nous. Et la populace, c’est là où tu aurais pu trouver des amis. Ah oui, j’oubliais, tu n’en as pas. Personne n’est assez bien pour Milady.

Akira s’arrêta, essouflé. Il s’était énervé tout seul. Il ne savait pas pourquoi il s’était mis dans tous ses états. Diane l’avait déçu alors qu’il commençait à l’apprécier. Souvent il avait été rabaissé. Personne ne l’avait prit au sérieux quand il disait qu’il allait devenir Soukaien. Et maintenant qu’il était enfin arrivé ici, on le rabaissait encore une fois. Se sentant perdre contenance, il préféra abréger ce monologue. Ironiquement, il fit une petite révérence.

- Donc La populace se casse et espère que vous apprécierez cette glace. Toute seule !

Il tourna les talons, l’air furieux, plantant là la jeune fille. Au fond de lui, il était troublé. Qu’espérait-il ? Rien n’allait changer avant qu’il ne devienne Soukaien. Il était vraiment insignifiant. Au moins elle avait de véritables parents qui la soutenaient. Il s’essuya les yeux d’un revers de manche car des larmes commençaient à en couler. Il inspira bien fort. Il marchait vite. Arrivé au parc, il s’allongea sur l’herbe fraîchement coupée et ferma les yeux. Il se sentait épuisé. Il se demanda où était Diane à présent. L’avait-elle suivi ? sûrement que non… Peut-être allait-elle le balancer à Okumura. Akira s’en fichait. De trop grandes blessures avaient été rouvertes et ne cessaient de saigner, déversant trop de souvenirs douloureux dans la tête du garçon.

- Dis c’est un code d’honneur de te moquer ou de dire un truc méchant chaque fois que tu ouvres la bouche ? Parce que franchement, on dirait… Enfin bon si la populace n’était pas là, ton cher papa n’aurait personne à diriger et donc adieu tout ton petit fric. Alors miss je-prend-tout-le-monde-de-haut, je pense que tu devrais revoir ta manière d’agir. Je veux bien me rigoler un peu mais pas au point de me laisser rabaisser tout le temps. C’est vexant à la fin.
Et décevant de ta part. On aurait pu penser que tu aurais un peu plus de jugeote mais en fait t’es une aristo snob et idiote, un peu comme ton père… Mais je te rappelle que t’es logée à la même enseigne que nous. Et la populace, c’est là où tu aurais pu trouver des amis. Ah oui, j’oubliais, tu n’en as pas. Personne n’est assez bien pour Milady.

Diane avait perdu tout sourire. Elle regardait le jeune homme s'énerver tout seul. Puis il lui fit une sorte de révérence qui lui rapella les derniers dîners mondains auxquels elle avait assisté avant de rentrer à l'académie.

- Donc la populace se casse et espère que vous apprécierez cette glace. Toute seule !

Il lui tourna les talons et disparut. Elle l'avait blessé... Encore... Diane baissa la tête et se sentit mal tout d'un coup. Ce n'était pas la première fois qu'elle blessait quelqu'un, et surtout Akira. Elle se rendit compte qu'elle ignorait presque tout de lui. Peut être avait-il un lourd passé ? Il avait sûrement souffert comme elle... Elle n'était pas la seule à avoir des secrets... Elle voulut s'excuser, mais se souvint qu'il était déjà partit. Elle fit demi-tour et alla acheter un pack de glace. Le genre de pack que tu manges pour te remonter le moral, avec deux cuillères inclus. Il ne manquait plus que le film et la copine ! Ah oui, c'était vrai, elle n'avait pas d'amis... Enfin, pas à l'académie ! Elle en avait chez les aristos... Enfin... Elle avait des "amies"... Si on pouvait appeller ça comme ça... Ouais, en fait, elle n'en avait pas... Il avait raison sur son compte...

Elle reprit le chemin de l'école, n'ayant plus envie que de se reposer. Elle décida de prendre le chemin du parc, pour se vider l'esprit en marchant tranquillement. C'est d'ailleurs ici qu'elle l'aperçut. Il pleurait. Akira pleurait. Elle ne l'avait jamais vu pleurer. Elle ne savait pas trop quoi faire. Fallait-il aller le réconforter, malgré que ce soit quand même de sa faute s'il était dans cette état là ? Et puis, il faudrait encore s'excuser...

Finalement, elle opta pour la situation la plus humiliante : aller s'excuser. Elle s'approcha de lui tout doucement et s'assit. Il releva à peine la tête. Elle posa la glace à demi entamée par terre et posa sa main sur ses cheveux.

-Excuse-moi... C'est sorti tout seul. Je ne le pense pas vraiment. Tu es très bien comme tu es. Et puis, des vêtements neufs ne t'iraient, tu les détruirais immédiatement ! dit-elle en riant.

Il continuait à pleurer. Elle ne savait pas quoi faire. C'était elle qu'on consolait d'habitude. Elle avait affaire à Akira, mais elle ne voyait là qu'un pauvre petit première année tout perdu. Elle décida d'agir comme pour un élève normal. Elle le ceintura et l'amena contre elle pour lui caresser le dos et les cheveux.

-Allez, mon gros bébé ! On arrête les larmes de crocodiles ! Akira, tu ne te fais pas honneur là ! L'idiot que je connais ne craque pas pour un rien ! Combien de fois je t'ai engueulé et insulté ?! Allez, bouge toi un peu ! Tu n'es pas le seul à souffrir ici alors arrête moi tout ça !

Il releva la tête et elle lui sourit. Puis elle se souvint d'une chose.

Elle le gifla. Une claque sèche, nette et précise.

-Ca, c'est pour avoir dit que je ressemblais à mon père, dit-elle, cette fois sans sourire. Je veux bien m'excuser et faire un effort, mais ne redis jamais ça. Sinon, ce sera pire la prochaine.

Diane baissa les yeux. Qu'on la compare à son père était la pire chose qu'on puisse lui faire.

-Et puis... J'ai peut être pas d'amis... Mais ça veut pas dire que j'en veux ! On ne peut se fier à personne ici... Il faut se débrouiller seul. Tu devrais le savoir non ? dit elle en tripotant la glace restante avec une des cuillères.

Elle attendait une réaction d'Akira, car elle avait atteint sa limite. L'excuse n'était définitivement pas son fort...

Akira ne bougea pas tout de suite. Elle venait de s’excuser ? et bien, on ne l’aurait pas dit… Il reçut la claque sans rechigner. En fait, il n’en avait rien à faire. Elle pouvait bien lui dire tout ce qu’elle voulait, il ne réagirait pas. Il mit son bras sur ses yeux, toujours allongé. Puis il chuchota.

- qu’est-ce que t’y connais à la souffrance ? Tu crois que tes petits problèmes d’aristo sont dramatiques ? Tu crois quoi ? Que ton père est un politique pourri et que ta mère est une alcoolo, ce sont des problèmes ? Non, on ne peut pas dire ça. Tout ce que ça pourrait faire, c’est ternir ton image de petite fille parfaite… Tu ne peux pas me comprendre.

Il éleva la voix, hors de lui :

- Tes problèmes, je m’en fous. Que tu souffres aussi. Arrête de te prendre pour le nombril du monde ! Tu fais ta fière mais en fait, t’es rien. Moi, je suis seul et je l’assume alors e viens plus m’emmerder avec tes conneries de problèmes d’aristo de mes fesses !

Un silence s’installa. Akira n’était pas d’humeur a avoir une conversation simpa. Il resta sans bouger, priant pour qu’elle le laisse tranquille.

- Lâche moi maintenant. Dit-il, sans entrain.